L’Institut Scientifique de Santé Publique a été informé récemment d’un décès en Ecosse, lié à l’usage intraveineux d’héroïne contaminée avec de l’anthrax.
A la fin du mois de Juin 2012, pour rappel, trois usagers d’héroïne par injection avaient subi une infection à l’anthrax en Allemagne . Un usager d’héroïne par injection a également subi une telle infection au Danemark au début du mois de juillet 2012, et en est décédé. Il est probable que ces personnes aient consommé de l’héroïne provenant d’un même « lot » !
Les contaminations d’héroïne par le bacille de l’anthrax sont rares. Les cas précédents avaient été signalés entre décembre 2009 et octobre 2010 : 119 cas en Ecosse et 2 en Allemagne ainsi que 5 cas en Angleterre, qui causèrent 4 décès ! L’ECDC et l’OEDT avaient également conclu à l’époque à une probable contamination des usagers par un même lot d’héroïne.
Pour l’instant, aucun cas n’a été rapporté au système d’Alerte Précoce belge.
COMMENTAIRES
L’anthrax est une bactérie (bacillus antracis) qui peut être transmise notamment par voie cutanée (en cas de blessures de la peau – donc, éventuellement, à l’occasion d’une injection). Quant à l’héroïne ou aux produits qui la coupent, ils pourraient avoir été contaminés, dans les cas cités, par de l’anthrax provenant de l’environnement direct (notamment de la viande contaminée et insuffisamment cuite).
Si un usager montre des signes de contamination comme des rougeurs ou gonflements autour des endroits d’injection, ou encore des symptômes tels fortes fièvres, escarre, érythème et thrombose, il est important qu’il demande rapidement une aide médicale. Attention : une héroïne contaminée est dangereuse à consommer, même par une voie différente de l’injection.
Le danger pour le grand public (y compris les proches d’usagers d’héroïne) est proche de zéro. Il est en effet rarissime que l’anthrax se transmette de personne à personne, ou par voie aérienne, du moins dans les cas et dans le contexte de consommation signalés.