Six cas récents de consommations problématiques ont été rapportées au système belge d’Alerte Précoce  (Belgian Early Warning System on Drugs – BEWS).

Au total, on dénombre 3 intoxications et 3 décès. Les analyses d’échantillons biologiques et des produits incriminés ont révélé que tous ces usagers avaient consommé de la 4-Méthylamphétamine.

Dans plusieurs cas, elle avait été consommée au sein d’une poudre. Les analyses ont également montré que dans les 6 cas, au moins un autre produit avait été consommé (peut-être mélangé à la même poudre). Il est possible que cette poudre soit vendue comme du « speed ». Dans un cas au moins, elle fut vendue comme de la Kétamine (« Spécial K »).

COMMENTAIRES

La 4-Méthylamphétamine est un stimulant dérivé de l’Amphétamine. Elle joue notamment sur les circuits de la sérotonine, de la norépinéphrine et de la dopamine.

Voici les détails concernant ces six cas, tels qu’ils nous on été fournis par l’Institut de Santé Publique. Nous y rajoutons, en dernière page, des conseils de réduction des risques. Ils sont, dans ce cas précis, très généraux (même s’ils restent toujours utiles), car certaines informations ne sont pas connues (symptômes éprouvés par les victimes, noms sous lesquels les produits ont été achetés, provenance des produits, etc.).

1. et 2. Un décès; une intoxication: août 2011, Lommel (Limbourg).
–    Décès: le sang de la personne contenait 1200ng/ml de 4-Méthylamphétamine ;715 ng/mL d’Amphétamine et des traces de cannabis.
–    Intoxication : le sérum analysé (liquide sanguin débarrassé de ses cellules et des protéines de la coagulation ; c’est le liquide surnageant obtenu après la coagulation du sang dans un tube) contenait 120 ng/ml de 4-methylamphetamine et du Sildenafil (Viagra®).
3. Intoxication : septembre 2011, Anvers (Province d’Anvers).
L’analyse d’urine de la victime s’est révélée positive à l’Amphétamine et a révélé également la presence de 4-Méthylamphétamine.
4. Décès : septembre 2011, parquet de Dendermonde (Flandre Orientale).
–    L’analyse du sang de la victime a révélé: 1450 ng/ml de 4-Méthylamphétamine, 750 ng/mL d’Amphétamine et de l’Olanzapine (antipsychotique – Zyprexa® ou, en association avec de la fluoxétine, en tant que Symbyax®).
–    L’analyse de la poudre incriminée a révélé la presence de 4-Méthylamphétamine, d’Amphétamine et de caféine.

5.  Décès, août 2011, parquet d’Oudenaarde, Zottegem (Flandre Orientale).
–    L’analyse du sang de la victime a révélé la presence de 1980 ng/mL de 4-Méthylamphétamine, de 1070 ng/mL d’Amphétamine, de 2.4 ng/ml de THC (principe actif du cannabis) et de 230ng/ml de MDMA (couramment présente dans les pilules d’ « Ecstasy »).
–    L’analyse de la poudre saisie a révélé la presence de 14% d’Amphétamine, de 56% de 4-Méthylamphétamine  et de 13% de caféine.

6.   Intoxication, août 2011, parquet d’Oudenaarde, Herzele (Flandre Orientale).
La victime a tenté de se suicider par une overdose de produit psychotrope. La personne pensait avoir acheté de la Kétamine (sous le nom de “Spécial K”).
La poudre analysée a révélé la présence de 16% d’Amphétamine, de 64% de 4-Méthylamphétamine et de 15% de caféine.

Conseils de réduction des risques pour les usagers:

• Si vous décidez de consommer une poudre, veillez toujours à ne consommer que par petites quantités successives, le temps d’en juger les effets. Ayez au moins une personne sobre (clean) auprès de vous. Si des effets indésirables se manifestent, mieux vaut renoncer à la consommer.
• Si vous décidez de consommer une pilule : commencez par une demi pilule et attendez +/- une heure pour en apprécier l’effet! En cas d’effets indésirables, il vaut mieux là aussi ne pas poursuivre la consommation.
• Evitez les mélanges avec tout autre produit, y compris avec l’alcool.
• Rappel généraliste : ne partagez jamais vos pailles.

Que faire en cas d’urgence?

• appelez d’urgence les secours: formez le n°100 ou le 112 (service médical d’urgence – appel gratuit).
• Décrivez exactement ce que la personne a consommé
• Décrivez l’état de la personne comme suit: est-elle consciente ou inconsciente?  Respire-t-elle ou non?  Son cœur bat-il ou non?

Si vous pouvez confirmer / infirmer ces tendances, ou pour toutes questions,
veuillez contacter Infor-Drogues (02 / 227.52.52.) ou par e-mail miguel.rwubusisi@eurotox.org