Répertoire des personnes dépendantes, ou nouvel outil pour assurer l’enregistrement des demandes de traitement (TDI)?

On a récemment pu lire dans la presse que les personnes dépendantes à l’alcool ou à une drogue qui se soignent en Belgique seront désormais répertoriées. En fait, il ne s’agit pas d’un répertoire puisque les données récoltées seront automatiquement anonymisées.

En outre, ce projet n’est pas neuf, puisqu’il s’agit d’un indicateur épidémiologique mis en place par l’Observatoire Européen de Drogues et des Toxicomanies (OEDT), qui est récolté en Belgique ainsi que dans les états membres de l’Union Européenne depuis plusieurs années. Cet indicateur (TDI pour Treatment Demand Indicator) permet d’estimer annuellement le nombre et de dresser le profil socio-épidémiologique des personnes qui introduisent une demande de traitement pour un problème d’abus ou de dépendance à une substance. Ce qui est nouveau, c’est le développement d’un outil de récolte informatisé unique implémanté au niveau national et centralisant toutes les demandes, ainsi que l’utilisation d’un code unique (le code NIS du patient, qui est automatiquement crypté), de manière à pouvoir éliminer les « doublons » (personnes ayant introduit plusieurs demandes dans différents centres au cours d’une même année civile), et suivre le parcours des patients dans le temps. Cet outil permet également aux centres de disposer de leur propre base de données, pour lequel un rapport statistique générique pourra être obtenu en quelques clics (ce qui peut s’avérer utile notamment dans le cadre d’une évaluation interne et de la rédaction des rapports d’activités).

Jusqu’il y a peu chaque région possédait son propre système d’enregistrement : ainsi, en Région wallonne, cette récolte était assurée par Eurotox, essentiellement à l’aide d’un questionnaire en version papier; en Région bruxelloise, cette récolte était informatisée à l’aide du logiciel Addibru. La récolte du TDI en Wallonie et à Bruxelles se fera désormais via ce nouvel outil développé par la plate-forme technique Ehealth, sous le pilotage de l’Institut Scientifique de Santé Publique. A noter que ce nouveau système prévoit que les centres peuvent également utiliser leur propre système d’enregistrement des demandes, mais celui-ci doit être parfaitement conforme aux exigences du protocole TDI belge, et les données devront être envoyées annuellement à la plate-forme Ehealth suivant un protocole de transfert précis.

La participation des centres de traitement résidentiels et ambulatoires à la récolte du TDI a été rendue obligatoire par les pouvoirs subsidiant des centres financés par l’INAMI et des centres bénéficiant d’un agrément « assuétudes » en Région Wallonne. Un projet pilote est également en cours en milieu hospitalier et devrait à terme aboutir à une participation de l’ensemble des structures hospitalières. Pour les autres centres de traitement, la participation à cette récolte épidémiologique se fait actuellement sur une base volontaire. Bien entendu, une participation de l’ensemble des centres de traitement serait souhaitable pour augmenter la représentativité des données et maximiser les bénéfices de cette récolte sur le plan de la santé publique.

Vers le site officiel de l’enregistrement du TDI en Belgique.



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