Milieu festif, consommation de rue, consommation des personnes prostituées : attention à l’interprétation des chiffres!

Le chapitre 3 de notre rapport 2009 sur l’usage de drogues en Communauté française mérite un mot d’explication complémentaire, sous peine de donner lieu à des interprétations partielles, comme on en trouve parfois un peu vite dans la presse généraliste. Ce chapitre présente des données sur les consommations de groupes spécifiques. Mais, pour prendre l’exemple du milieu festif, les données recueillies le sont auprès des personnes qui se sont adressées spontanément, à l’occasion de certains événements, à une organisation de promotion de la santé et de réduction des risques liés aux usages de drogues active dans cet événement. Il ne s’agit donc pas des « jeunes en milieu festif » dans leur ensemble, mais d’une petite partie de ces jeunes, qui souhaitaient être encadrés par des professionnels, soit pour s’informer et profiter de conseils de santé, soit pour connaître les risques liés à certaines drogues déjà consommées ou en circulation. Ces groupes non échantillonnés de personnes fournissent donc des données « indicatives » (d’où le titre du chapitre), qui, si elles n’autorisent pas de conclusions pour ces publics dans leur ensemble, permettent toutefois d’affiner l’approche adoptée à leur égard, et éventuellement de formuler des hypothèses à creuser par des études plus approfondies (par exemple sur les prévalences de l’usage ou des modes de consommation, ou encore sur la circulation de certains produits).

Un exemple d’une de ces hypothèses  est fourni quand nous indiquons, page 99, à propos de ces jeunes rencontrés en milieu festif qu’ « On observe également, depuis 2004, une tendance à la diminution de la consommation de certains produits (tabac, cannabis, ecstasy, champignons hallucinogènes, colles -solvants), alors que la consommation d’autres substances est relativement stable ou en voie de stabilisation (cocaïne et crack, amphétamines, LSD, GHB, kétamine) ou encore subit des variations en dents de scie (alcool, benzodiazépine, héroïne) ». Voilà donc une tendance qui mériterait d’être creusée par une enquête élargie à l’ensemble du milieu festif.



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