19/07/2013: PMMA et MDMA: Un décès lié à la consommation de PMMA et de MDMA

Dans le cadre du système d’Alerte Précoce (Early Warning System – EWS), l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISSP) nous a communiqué les informations suivantes :

Le Centre Toxicologique de l’Université d’Anvers a enregistré un décès lié à la consommation de MDMA et de PMMA. Les analyses toxicologiques ont montré que la victime, un homme âgé de 36 ans habitant Anvers, présentait dans le sang du PMMA ainsi que de la MDMA en concentration élevée. Ce tableau est toutefois compliqué par le fait que le sang de la victime présentait également des traces de consommation de cocaïne, d’alcool et de tranquillisants, et qu’elle était par ailleurs épileptique. En outre, aucun échantillon de drogue n’a pu être prélevé à son domicile.

Même s’il est difficile à ce stade d’identifier précisément les causes du décès, cette alerte suggère néanmoins la possible circulation en Belgique d’échantillons de drogues contenant de la PMMA, comme cela a pu être récemment observé aux Pays-Bas dans des comprimés d’ecstasy (cf. Alerte du 28/06/2013). Rappelons que ces dernières années, des dizaines de décès ont été rapportés suite à l’usage de la PMMA.

Pour une version PDF imprimable de l’alerte, cliquez ici!

COMMENTAIRES:

  • Toxicité : la PMMA est transformée, une fois consommée, en PMA. Celle-ci est nettement plus toxique que la MDMA !
  • Effets ressentis : au début, les effets sont comparables à ceux de l’ivresse à l’alcool, ensuite peuvent survenir hallucinations, légère euphorie, picotements, engourdissement de la peau et des membres, motricité imprévisible et soudaine augmentation de la pression artérielle et de la température du corps, même à faibles doses.
  • Durée des effets: 5 heures
  • Risques : pouls accéléré, respiration rapide et pénible, mouvements oculaires imprévisibles, spasmes musculaires, dysfonction motrice (attention à la conduite de véhicules ou même la circulation sur la voie publique!), besoin irrépressible de bouger, bouffées de chaleur, transpiration. Nausées et vomissements peuvent survenir.
  • À doses plus élevées : , arythmie cardiaque, température corporelle fortement élevée (au-dessus de 40 degrés) et hypertension artérielle, qui peuvent provoquer inconscience, coma, détresse respiratoire fatale, arrêt cardiaque ou défaillance d’un organe. Le risque de décès est réel !
  • Souvent vendue comme MDMA, donc attention: la PMMA n’est pas entactogène (sensibilité accrue) ni empathogène (ouverture à l’autre) comme la MDMA. Dès lors, en consommer en croyant prendre de l’XTC « classique » peut amener à re-consommer si on ne rencontre pas ces effets traditionnels. Le risque de surdose est dès lors bien réel, et peut même être mortel.

Si vous pouvez confirmer / infirmer ces tendances, veuillez contacter Infor-Drogues (02/227.52.52.) ou Eurotox par e-mail info@eurotox.org

CONSEILS DE REDUCTION DES RISQUES POUR LES CONSOMMATEURS:

1.  Si vous décidez de consommer une poudre, veillez toujours à ne consommer que par petites quantités, le temps d’en juger les effets. Commencez par une petite quantité, et attendez 2h pour mesurer l’effet du produit! Si « rien » ne se passe, ou que les effets de la MDMA semblent absents et ceux de la PMMA présents (voir ci-dessus), il serait sage de reporter toute consommation.

2. Evitez si vous le pouvez de consommer simultanément des stimulants et des dépresseurs. En effet, leurs effets étant opposés, ils risquent de se masquer et de vous faire croire que « rien » ne se passe. Si vous reconsommez « par-dessus », soit des stimulants, soit des dépresseurs, soit les deux ( !), le risque de surdoses augmente très dangereusement. Il peut être sage d’attendre 24 voire 48h ! Ceci serait vrai par exemple d’alcool (dépresseur) consommé avec de la PMMA.

3. Evitez les mélanges d’une manière générale, y compris avec l’alcool. Un grand nombre des décès qui nous sont signalés impliquent de la polyconsommation!

4. Rappel généraliste : ne partagez jamais vos pailles. Vous risquez la transmission de maladies infectieuses.

Que faire en cas d’urgence?

  • Appelez d’urgence les secours: formez le 100 ou le 112 (service médical d’urgence – appel gratuit)
  • Décrivez exactement ce que la personne a consommé
  • Décrivez l’état de la personne comme suit: est-elle consciente ou inconsciente?  Respire-t-elle ou non?  Son cœur bat-il ou non?


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