L’Institut Scientifique de Santé Publique nous a informés ce 19 avril 2012 que deux décès de consommateurs sont à déplorer suite à la consommation de produits contenant de la 4-methylamphetamine. Ces décès sont survenus dans les deux premières semaines du mois de mars.
Le premier décès a eu lieu à Anvers. Une poudre jaunâtre a été trouvée dans les poches de la victime. Elle contenait de l’amphétamine et de la 4-methylamphetamine. Dans les 24h qui ont précédé le décès, la victime avait également consommé de la kétamine et de la cocaïne. Cette personne est décédée suite à une hyperthermie extrême et un arrêt cardiaque.
Un deuxième décès est survenu dans la region d’Alost. Dans ce cas, les fluides corporels du patient ont également révélé de l’amphétamine et de la 4-methylamphetamine. Par ailleurs, une poudre a également été découverte sur lui, révélant à l’analyse ces mêmes substances.
COMMENTAIRES
- La 4-Méthylamphétamine est un stimulant dérivé de l’Amphétamine. Elle joue notamment sur les circuits de la sérotonine, de la norépinéphrine et de la dopamine. Un usage de produits de la famille des amphétamines qui s’accompagne d’une activité physique intense (danse…) sans hydratation conséquente, ou une surdose de ces produits, risque de provoquer une hyperthermie (coup de chaleur) qui peut s’accompagner d’un accident cardiaque.
- La Kétamine est un produit médical anesthésiant. Il s’agit donc d’un dépresseur (on appelle dépresseurs les substances qui ralentissent le système nerveux central, ce qui est l’action inverse des stimulants !). Une surdose de dépresseurs, notamment en combinaison avec l’alcool (lui-même un dépresseur) risque de provoquer un ralentissement des foncions vitales qui peut mener jusqu’au coma.
- La cocaïne est un stimulant issu de la feuille de coca. Son usage peut provoquer des troubles du système circulatoire tels qu’embolie pulmonaire, fatigue cardiaque ou même crise cardiaque, accident vasculaire cérébral ou crises d’épilepsie.
- Comme nous l’indiquions dans notre message d’alerte précoce du 22/03/2012, la prise conjointe d’un stimulant et d’un dépresseur (dans le cas du premier décès dont nous parlons, la cocaïne et la Kétamine), risque de provoquer deux effets opposés : « stimulation » d’une part, « dépression » ou « ralentissement » (ex : baisse du rythme cardiaque) de l’autre. Ces deux effets étant opposés, ils risquent de se « masquer » (l’usager peut avoir l’impression de ne « rien sentir »).
- Dès lors, l’usager peut avoir tendance à re-consommer rapidement, ne sentant pas les effets habituels. Le risque de surdose est alors important, puisque les produits, bien que se masquant l’un l’autre, sont déjà bien présents et bien actifs dans le corps!
Conseils de réduction des risques pour les usagers:
– Si vous décidez de consommer une poudre, veillez toujours à ne consommer que par petites quantités successives, le temps d’en juger les effets. C’est particulièrement vrai pour la 4-Méthylamphétamine ! En effet, il faut souligner que six décès impliquant ce produit sont à déplorer depuis le mois d’août 2011 !
– Evitez si vous le pouvez de consommer simultanément des stimulants et des dépresseurs (dans le cas du premier décès du mois de mars : kétamine d’une part, cocaïne et amphétamines de l’autre !). En effet, leurs effets étant opposés, ils risquent de se masquer et de vous faire croire que « rien » ne se passe. Si vous reconsommez « par-dessus », soit des stimulants, soit des dépresseurs, soit les deux ( !), le risque de surdoses augmente très dangereusement. Il peut être sage d’attendre 24 voire 48h ! (Cf le cas d’Anvers, dans lequel une sur-consommation dans les 24h, après le mélange kétamine-cocaïne, s’est avéré fatal !). Nous nous permettons pour une fois d’être insistants sur la prudence à observer. C’est votre vie qui est dans la balance.
– Evitez les mélanges d’une manière générale, y compris avec l’alcool. Un grand nombre des décès qui nous sont signalés impliquent de la polyconsommation!
– Rappel généraliste : ne partagez jamais vos pailles. Vous risquez la transmission de maladies infectieuses.
Que faire en cas d’urgence?
– Appelez d’urgence les secours: formez le n°100 ou le 112 (service médical d’urgence – appel gratuit).
– Décrivez exactement ce que la personne a consommé
– Décrivez l’état de la personne comme suit: est-elle consciente ou inconsciente? Respire-t-elle ou non? Son cœur bat-il ou non?
Si vous pouvez confirmer / infirmer ces tendances, ou pour toutes questions,
veuillez contacter Infor-Drogues (anonymement au 02 / 227.52.52., ou via l’e-permanence : http://www.infordrogues.be/e-perm_index.php – toujours anonymement) ou par e-mail miguel.rwubusisi@eurotox.org