Le congrès « Politique scientifique fédérale et recherches en matière de drogues : les composantes d’une politique » a eu lieu ce 9 octobre 2008 au centre culturel Wolubilis.
A cette occasion, Eurotox comme le VAD, en tant que Sous-Points Focaux (SPF) de l’Obervatoire Européen des Drogues et Toxicomanies respectivement en Communauté française et en Communauté flamande, sont intervenus au sujet de la recherche « nEWS on EWS ». Cette dernière détaillait l’impact des messages EWS (« Early Warning System », ou « Alerte précoce » sur les nouvelles drogues ou les nouveaux modes de consommation entraînant des risques accrus pour les consommateurs.
Eurotox est intervenu principalement pour signaler que la communication vers le public-cible (les usagers de drogues) se faisait traditionnellement via des médias spécialisés ou directement dans les boîtes mails de nombreux intervenants de terrain spécialisés en prévention des assuétudes ou en réduction des risques. Une communication de ces informations vers la presse généraliste ne se justifie selon Eurotox qu’en cas de plus-value en termes de santé publique. Ce serait le cas notamment lorsque le public-cible habituel du réseau EWS est dépassé et élargi par l’événement (exemple : cas de la circulation de cocaïne coupée à l’atropine, lors de la période de Noël 2004, avec le risque concomitant de consommation festive). Ce peut être le cas également à l’occasion de phénomènes de société qui entraînent des phantasmes. Nous pensons à la circulation de cannabis coupé avec diverses substances (poudres, sable, billes de verre…) mais aussi de GHB, dit aussi « ecstasy liquide » ou « drogue du viol ». Dans ces cas, pour éviter des réactions de panique et dresser un tableau non complaisant et objectif en termes de santé publique, mais aussi pour donner quelques principes de précaution à respecter (ne fût-ce que par le biais de sites web spécialisés), la presse généraliste peut avoir un rôle à jouer.
Par ailleurs, ces occurrences restant normalement l’exception, Eurotox a appuyé une des conclusions de l’étude Belspo selon laquelle il pouvait être intéressant, dans un souci d’éducation permanente, de tenir la presse généraliste informée de manière bi ou trisannuelle des tendances emergentes en matière de consommations de drogues (quels sont les contextes, quels sont les produits les plus consommés, leurs concentrations courantes, les risques encourus, etc.*). Ce type de communication peut fournir aux quotidiens généralistes une information « de fond », un « background » susceptibles de l’aider à mieux interpréter les informations plus pointues et plus urgentes qui circulent en général au moment d’une alerte précoce proprement dite.
Pour le reste, les alertes précoces continueront vraisemblablement, en Communauté française à tout le moins, à être diffusées via le réseau spécialisé EWS. Ce réseau correspond à la mailing list du webzine « Brèves de comptoir etc. », qui a été constituée empiriquement par Modus Vivendi. Il comprend 292 Destinataires au total. Cette diffusion gagnerait toutefois elle-même à être évaluée, en complément à l’étude NEWS on EWS, afin de réaliser à quel point le public-cible des usagers est réellement touché. Le sujet d’une prochaine étude Belspo ?
*A ce titre, la fermeture des « petites » plantations de cannabis par la police hollandaise, et l’hypothèse d’un retour subséquent des mafias aux portes des coffee-shops (et donc d’éventuelles pratiques de « coupe » de l’herbe pour l’alourdir) est typiquement le genre d’information de fond qui peut alimenter la réflexion au niveau sociétal.